Colonne Lombaire

Spondylolyse et spondylolisthésis

Qu'est ce que c'est ?

Ce sont deux termes très spécifiques. La spondylolyse désigne une « rupture » (lyse) d’un pont osseux dans l’arc postérieur d’une vertèbre lombaire. Le plus souvent, cette lyse apparaît chez les adolescents pratiquant une activité sportive intense et régulière. Les sports à risque sont : le football, le basketball, l’aviron, la gymnastique artistique, etc. La lyse est une sorte de fracture de fatigue provoquée par des mouvements répétés, dans le contexte de la croissance et d’une anatomie particulière de la colonne vertébrale. Très souvent, les adolescents sont asymptomatiques et les douleurs se déclenchent plutôt à l’âge adulte lorsque le disque commence à montrer des signes d’usure. Des douleurs peuvent toutefois avoir lieu pendant l’adolescence, obligeant l’enfant à interrompre le sport temporairement.

Le spondylolisthésis désigne un « glissement » (listhésis), en principe progressif et lent, d’une vertèbre (spondylos) lombaire par rapport à celle du dessous. Ce glissement peut se faire dans le contexte de la lyse isthmique (cf. plus haut) et est appelé dans ce cas spondylolisthésis isthmique, mais le plus fréquemment, il apparaît chez les adultes dont les disques et les articulations facettaires sont usées. Il est alors appelé spondylolisthésis dégénératif, dont la particularité est qu’il provoque également un rétrécissement du canal lombaire, et potentiellement une claudication neurogène (cf. canal lombaire étroit).

Présentation clinique

Le spondylolisthésis isthmique est très souvent asymptomatique chez l’adolescent. Il peut provoquer en revanche chez l’adulte, des douleurs lombaires (lombalgies) et des douleurs radiculaires (sciatique ou cruralgie).

Le spondylolisthésis dégénératif peut être asymptomatique, mais également provoquer des lombalgies et/ou une claudication neurogène.

Quand consulter un spécialiste ?

L’adolescent symptomatique aura assez rapidement une IRM lombaire avec un suivi chez un spécialiste du sport le plus souvent, le traitement chirurgical étant rare.

Chez l’adulte, le chirurgien spécialisé sera consulté lors de douleurs invalidantes (lombalgie ou sciatique) ou de troubles neurologiques (perte de force, claudication neurogène).

Traitement non chirurgical

Il dépendra du type de symptômes. Les lombalgies pourront être traitées par un corset, des médicaments, de la physiothérapie-renforcement, etc., de amnière similaire à la lombalgie commune. Les douleurs neurologiques chez l’adulte seront difficiles à traiter non chirurgicalement en raison de la cause mécanique des douleurs.

Traitement chirurgical

Il sera proposé lors de douleurs lombaires invalidantes ou de douleurs type sciatique (douleurs neurologiques). Dans cette pathologie d’origine mécanique (spondylolisthésis isthmique ou dégénératif), très souvent il sera question de fixer la colonne vertébrale par une instrumentation (vis et tiges, cages). Cette décision se base aussi sur l’analyse de la balance sagittale qui permet une approche personnalisée pour chaque patient.

Suivi post-opératoire

Il dépend de l’étendue du geste opératoire. De manière générale, les patients restent hospitalisés quelques jours. La rééducation à la marche débute dès le lendemain de l’opération, au début souvent avec un cadre de marche, puis rapidement de manière autonome. Les 6 à 8 premières semaines, les patients ressentent des douleurs dues à la chirurgie, mais qui sont contrôlées par des antalgiques. Ils ont encouragés à se mobiliser le plus possible dans la limite de leurs douleurs et sans porter de charges. Il faut entre 3 et 6 mois pour ressentir les bénéfices de la chirurgie.

Risques et complications

Ils dépendent de la technique chirurgicale choisie. Il y a des risques généraux liés à toute chirurgie. Les risques spécifiques tels que complication neurologique grave sont très faibles (proche de 0%). Le risque infectieux est de 2 à 3%. Tout ceci est passé en revue de manière non exhaustive avec le chirurgien pendant un entretien pré-opératoire.